Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le Monde de kikushiyo
26 avril 2013

Le Temps de l'aventure - Film de Jérôme Bonnell - 2013

Il y a beaucoup de vérités dans ce film. Celle que je veux retenir et qui me touche particulièrement, c'est que souvent, les plus belles histoires d'amour sont provoquées par les femmes. C'est LA femme qui a le courage d'aller jusqu'au bout de ses sentiments et qui nomme ce qu'elle ressent. Rarement les hommes. Je me permets cet incipit à caractère personnel et je précise que sans le courage au féminin, je n'aurai pas vécu, hélas, mes plus belles histoires.

le temps de l'aventureCe film rend hommage aux sentiments féminins (je crois) et c'est pour cela qu'il est beau et que Bonnell réussit la prouesse de s'adresser autant aux hommes qu'aux femmes. Ce que va faire Alix (Emmanuelle Devos), c'est émouvant parce que c'est une femme qui se l'autorise. Suivre un homme qui lui plait, c'est osé. Certes il faut du courage, mais c'est osé. Un homme qui poserait cet acte, cela aurait une toute autre ampleur et pourrait avoir un caractère agressif et plus pervers. Quelque chose de dérangeant.

Il faut dire que prendre son train avec Douglas (Gabriel Byrne), ce n'est pas rien. C'est un homme d'un certain âge, très séduisant et qui plus est, plait aux femmes (si, si, j'ai demandé autour de moi). Donc, Alix, qui est dans une troupe de théatre, quitte Calais pour rejoindre Paris en TGV (train). C'est dans le train qu'elle succombe aux charmes du britannique. Dans un premier temps, tout ne sera que regards furtifs. En arrivant à la gare du Nord,lui, il a juste le temps de demander où se trouve "l'église Sainte-Clothilde, rue Casimir Périer." On ne sait pas encore qu'il va à l'enterrement d'une amie à lui, Patricia. Alix, elle, part passer une audition. Séquence très drôle durant laquelle Emmanuelle Devos joue une scénette devant un technicien qui lui donne la réplique. Il ne lui accorde que peu d'attention, alors qu'elle se donne à fond et jusqu'aux larmes. J'ai ri.

Je dois reconnaitre que je ne suis pas aller voir le film pour Emmanuelle Devos, car ce n'est pas une actrice qui me passionne (trop cataloguée Desplechin, Rois & Reine, et tutti quanti...pensai-je). Plutôt devrai-je utiliser l'imparfait car dans ce film, elle prend de l'ampleur. C'est peut-être Byrne qui la magnifie et lui donne ce petit plus qui la rend vraiment belle et crédible dans ce rôle d'une femme qui, visiblement, traverse une crise dans sa vie. Le spectateur perçoit bien son tiraillement intérieur : elle a 43 ans, se pose beaucoup de questions sur la relation qu'elle entretient depuis 8 ans avec Antoine ; son compte en banque présente toujours un solde débiteur. Doit-elle en rire, en pleurer ? C'est rare une femme qui donne son âge dans un film. C'est d'autant plus étonnant qu'Emmanuelle Devos fait plus jeune.

Il y a encore 1000 raisons pour lesquelles j'ai aimé ce film, j'en citerai trois.

Tout d'abord, Jérôme Bonnell a filmer Paris avec beaucoup de discrétion. Ce n'est pas un Paris qui s'étalle, mais un Paris qui met les comédiens en valeur. Paris devient un écrin. C'est pourtant le Paris de la Gare du Nord, donc pas le plus reluisant (On reconnait aussi les Halles).

Ensuite, j'ai trouvé que dans certaines scènes, Bonnell, par des touches subtiles et quelques séquences qui s'immisce délicatement, montrait du grand cinéma français. J'y ai retrouvé quelques sensations du bonheur que j'avais éprouvé en regardant "La Discrète" de Christian Vincent (1990) où je découvrais Lucchini à l'écran (je ne le connaissais pas encore dans le film comique "Perceval le Gallois" d'Eric Rohmer - 1979. Je n'évoquerai pas ici les décors de carton...). En effet, quand Alix à besoin de quinze euros et qu'elle va chez sa soeur, je n'en dis pas plus, mais grand moment, surtout avec un beau-frère a-llu-mé...

Enfin, c'est une grande idée que d'avoir donné le rôle de Doug à Gabriel Byrne. Je n'ai pas pu le regarder avec beaucoup de neutralité, moi qui l'ai trouvé extraordinaire dans la série "In treatment" ("en analyse" en français) que j'ai dévoré. Aussi, j'ai beaucoup aimé le film "Usual Suspects" dans lequel Byrne est une des "gueules" que l'ont oublie pas si facilement. C'est pour toutes ces raisons que c'est surprenant de le voir, lui, déambuler dans des coins de Paris qu'on connait si bien.

Bref, j'ai passé un très bon moment.

26 avril 2013

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
le Monde de kikushiyo
Derniers commentaires
Publicité