Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le Monde de kikushiyo
26 avril 2013

7 femmes - Lydie Salvayre (2013)

Décidément, "les destins de Femmes" font le buzz dans les oeuvres contemporaines. Après "3 femmes puissantes" de Marie Ndiaye (2009 - Ed.Gallimard) ; "5 femmes chinoises" de Chantal Pelletier (2013 - Ed. Gallimard), Lydie Salvayre nous livre "7 femmes" (2013) aux  Editions Perrin. Quel auteur nous proposera "9 femmes" ?

7 femmes - lydie Salvayre

Je n'ai pas recherché la source de cette "Mode/virus" des titres en "femmes", qui semble atteindre surtout les auteurs qui ont le vent en poupe. Cette loi des séries est-elle une lubie des éditeurs ? Pour ma part, j'ai souhaité lire ce livre tel quel, sans aucun a priori. J'ai juste voulu lire le dernier "Lydie Salvayre". Avec elle, j'avais déjà passé de bons moments auprès de "La puissance des mouches", "La compagnie des spectres" et "La conférence de Cintegabelle". Avec "7 femmes", j'ai vraiment retrouvé ce plaisir des moments passés avec Salvayre. Cet instant de lecture ou je ne peux pas faire autrement que d'afficher un air béat, l'automatisme d'un sourire, ça m'arrive parfois. Son écriture, la tournure de ses phrases, n'aspirent chez moi aucune mélancolie, bien au contraire, ce serait plutôt un sentiment de joie et de plaisir.

Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes. Ce sont sept femmes, sept écrivains, sept vies que Salvayre a choisi de nous raconter. En raison d'une période de doutes, Lydie Salvayre s'est immergée dans leurs oeuvres. Et puis, elle a relevé la tête pour nous parler de l'existence de ces écorchées vives qui ont toutes vécue en symbiose avec les mots. Pour elles, écrire et vivre ne faisait plus qu'un. "Tsvetaeva, la plus radicale, le formula ainsi : "il ne s'agissait pas de vivre et d'écrire, mais de vivrécrire." (préface 7 femmes).

Plutôt que sept très courtes biographies, l'auteur nous propose sept superbes petites nouvelles littéraires dans lesquelles elle conte, elle compare, elle expérimente. Parfois même, elle questionne le lecteur "Quoi d'autre mérite d'être sauvé de l'oubli et de l'indiférence qui constamment menacent ? Je vous le demande." (préface 7 femmes).

Il semble que dans ce livre, Salvayre règle une dette littéraire. Elle explique comment les oeuvres de ces femmes ont jalonné sa vie. Adolescente révoltée, elle se réfugiait dans l'adoration d'Heathcliff, l'orphelin de "Les Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë : "Heathcliff intransigeant, comme moi me dis-je, Solitaire, comme moi me dis-je. Dur à la douleur, comme moi. Orgueilleux, comme moi. D'une sensibilité si vive qu'elle peut sembler une arrogance. Comme moi, comme moi." (7 femmes p.44), "Que c'est beau, que c'est triste ! J'ai quinze ans et je suis proprement subjuguée par tant de démesure." (7 femmes p.46). Ou bien quand elle regrette le Paris américains de la Belle époque, berceau de la créativité : "ce n'est pas sans nostalgie que j'écris ce qui précède." (7 femmes p.61).

Dommage que ces histoires soient si courtes.

Sans aucun doute, le livre que Lydie Salvayre nous propose en 2013 est un cru qui a le goût d'un vin liquoreux qu'on apprécierait avec..... une madeleine.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
le Monde de kikushiyo
Derniers commentaires
Publicité