Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le Monde de kikushiyo
29 juin 2013

Mr Klein - de Joseph Losey

Il est difficile de le croire, mais « Mr Klein » a eu 3 César en 1977.

Mr Klein

Je viens de le voir et même avec la meilleure volonté du monde, je ne suis pas du tout entré dans l’histoire, ne serait-ce qu’un instant. Aussi, il m’a été très difficile de ressentir de la compassion pour Monsieur Klein, interprété très froidement par un Alain Delon avec lequel  j’ai rarement  accordé de crédit quant à son jeu d’acteur (il est excellent dans "Plein Soleil" de René Clément en 1960, voir le commentaire du Monde de Kikushiyo).

Aujourd'hui, je pourrais facilement comprendre que certains spectateurs ne puissent soutenir le visionnage de ce film dans son intégralité. Pas parce que sa thématique bouleverse, mais en raison de ses imperfections. "Mr Klein" a très mal vieilli.

Toutefois, j'ai bien conscience qu'à ce point d'opinions négatives je ne suis plus objectif. Je suis carrément passé à côté du film et de tout ce qui en structure l'édifice, notamment le travail que Losey centre sur la question de l'identité. Les repères stables de la vie d'un homme qui s'effrondrent pour ne laisser la place qu'au doute. En fait, le film repose sur un mélange d'idées qui traitent de l'absurde que développent, non seulement Albert Camus dans "L'étranger", mais aussi "Le K" de Dino Buzatti et même "Le Château" de Franz Kafka, lorsque Robert Klein (Delon) se retrouve invité au château de Florence (Jeanne Moreau).

Pour commencer, l’histoire est, me semble t’il, quelque peu tirée par les cheveux. En effet, le film se déroule en 1942 et démarre sur un malentendu puisque Delon/Klein reçoit à son domicile un journal qui laisserait supposer qu’il est juif. Un autre Robert Klein abuse de son identité. Or, ce n’est vraiment pas de chance puisque dans la séquence qui précède, Mr Klein achetait au rabais des toiles de maîtres à de pauvres gens qui, en 1942 à Paris, sentait déjà les menaces qui pesaient sur eux et voulaient fuir en vendant leurs biens à des personnes qui profitaient de la situation pour les escroquer et obtenir les oeuvres pour une bouchée de pain.

Le fichier des abonnés du journal fût transmis à l’administration collaborationniste de l’époque. Mr Klein dû ensuite prouver ses origines, certificats de naissances de ses grands-parents à l’appui. Puis, il va se mettre à la recherche du faux Robert Klein, usurpant son identité. En fait, cet univers dans lequel il se croyait à l'abri va se retourner contre lui.

Concernant les acteurs et, sans revenir sur la prestation médiocre d’Alain Delon, je voudrais mettre en exergue l’interprétation de Michel Lonsdale qui est, une fois de plus, très bon dans le rôle de l'ami de Mr Klein puis, peu à peu, à mesure que le doute pèse sur l’origine de Klein, Lonsdale laisse apparaître le visage de la collaboration française, suspicieux et peureux.

Ensuite, le film aurait gagné en crédibilité en se privant de certaines scènes de foules, car les figurants étaient incroyables d’amateurisme. Je ne supportais plus ces bousculades ou la foule  semble surprise de la présence de la caméra et la fixe. Et puis, des figurants qui s’extasient devant « Alain Delon » qui passe près d’eux, je peux le comprendre, mais j’ai plus de mal lorsqu’il s’agit de la séquence censée représenter la rafle du Vel d’hiv où les gens rient, regardent "l'acteur". Il y avait donc un certain climat qui me laissait pantois.

La cerise sur le gâteau, ce qui m’a achevé à la fin du film, c’est de voir l’équipe technique (photographe, cameraman, …) dans le reflet des vitres des bus qui passent. C'était sidérant. Tout était réuni pour que je ne puisse pas prendre ce film très au sérieux.

Quand la fin du film annonçait un drame, moi je partais sur un grand éclat de rire. Film sans aucun intérêt.

29 juin 2013

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
le Monde de kikushiyo
Derniers commentaires
Publicité