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le Monde de kikushiyo
19 octobre 2013

Betty - de Arnaldur Indridason

bettyL'histoire de ce couple diabolique est agréable à lire. On se laisse aisément entraîner vers un sentier inconnu, où l'auteur pose les jalons d'un drame qui s'immisce peu à peu dans le récit. En effet, dans un couple, lorsqu'on oublie l'amour et qu'il ne subsiste plus qu'une passion dévorante, où l'autre n'existe plus en tant que personne mais en tant qu'objet, on peut presque imaginer une suite dramatique. Mais ce qui est déroutant dans ce livre, c'est justement que les évidences n'en sont pas. On se doute bien qu'un drame est latent, mais savoir quand il va survenir, c'est une autre affaire. En cela, l'auteur joue littéralement avec le lecteur en l'entrainant vers des fausses pistes.

Je pense qu'Indridason n'est pas très novateur dans sa manière d'installer l'intrigue. La personne qui raconte, du fond de sa cellule, emploie la première personne pour revenir sur son passé et expliquer les évènements qui l'ont conduit dans cette situation, c'est déjà vu (Le Monde de Kikushiyo a commenté "Roman policier" d'Imre Kertèsz, qui est structuré sur le même principe du flashback et du narrateur en prison).

Sans rien dévoiler de l'histoire, on peut dire que la personne qui raconte est juriste en droit international. Plutôt en réussite professionnelle, cette personne va se retrouver entraînée dans une histoire d'amour passionnelle avec Betty, femme fatale et machiavélique au demeurant, dont le conjoint est irascible mais très riche. Parfois, il peut se montrer violent. Cette femme, c'est un tourbillon qui ne laisse que désolation sur son passage.

La passion aveugle et, sans se soucier, Betty s'y lance la tête la première sans en mesurer les conséquences. Mais, quand elle ouvre enfin les yeux sur la vie telle qu'elle est, le retour à la réalité est cruel. "Betty" est la présentation d'une longue machination finement orchestrée.

Ce livre est très précisément scindé en deux parties. Dans un premier temps, Indridason plante un décor qui met en scène trois protagonistes puis un mouvement passionnel dans laquelle les corps s'étreignent et s'abandonnent dans des ébats torrides. Et puis, il y a un rebondissement aussi surprenant qu'inattendu qui ouvre sur une seconde partie beaucoup plus faible. Il n'y a plus le même rythme, le récit se traîne quelque peu. On retombe dans le stéréotype du polar traditionnel : il y a ceux de la police qui posent les questions et ceux qui y répondent. Dommage.

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