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le Monde de kikushiyo
9 novembre 2013

Violent Cop - de Takeshi Kitano (1989)

Désormais, "Violent cop" (1989) est un classique puisqu'il redonne, dès sa sortie en salle, de la vigueur au cinéma japonais qui était un peu moribond à cette époque.

violent cop

Après l'âge d'or de l'industrie cinématographique nippone des années 40's, 50's et 60's, le cinéma japonais a quelque peu marqué le pas à partir des années 1970. Le film "La Ballade de Narayama" (1983) de Shohei Imamura, au début des années 1980, qui obtenait la palme d'or à Cannes, nous rappelait que la fréquence cardiaque était correcte et que le coeur du cinéma du pays du soleil levant battait toujours. Mais se sont notamment les films de Kitano qui,  à la fin des années 80's, vont relancer ce cinéma.

"Violent cop" est un ovni dans le paysage cinématographique mondial. A sa sortie il a surpris les amateurs du genre par sa violence, son humour aussi et son regard lucide d'une société japonaise qui s'engluait dans la crise économique dans laquelle apparaissaient de nouveaux phénomènes comme les sans abris ou la délinquance chez les jeunes. Kitano va être le petit cailloux au fond de la chaussure japonaise. Il est contrariant et dénonce une organisation sociale qui a ses défauts.

Le plus étonnant c'est l'apparition de cet homme atypique, Takeshi Kitano. Il impose à l'écran un visage de Samouraï taillé à la serpe. Ses expressions faciales sont envahies par des tiques nerveux. Ses costumes bon marché dissimulent un corps massif qui impose aux "méchants" la loi et l'ordre. Mais "Violent Cop" est un film à ne surtout pas prendre au premier degré. Le visage impassible de Takeshi Kitano à l'air sérieux, ou triste, un peu Droopy, un peu Buster Keaton. Son expression apporte une note souvent teintée d'ironie. Bien sûr, le téléspectateur japonais lambda connait déjà le comique Takeshi du duo loufoque 'Takeshi et Kiyoshi' des années 70's. C'est d'ailleurs son seul prénom qui apparaît en 1983 au générique de "Furyo" ("Merry Christmas Mr. Lawrence"), son premier grand rôle au cinéma et pas des moindre, sous la houlette de Nagisa Oshima (Takeshi a le rôle du sergent Hara, le geôlier du soldat britannique Lawrence à Java en 1942).

"Violent Cop" reste bel et bien un film de tradition japonaise. Aucun plan n'est laissé au hasard. Les séquences sont filmées avec beaucoup de précision et s'imposent par des mouvements très chorégraphiés. Ce n'est pas ce qui saute aux yeux d'un premier abord, mais "Violent cop" est un film esthétique. Je prendrais la scène finale comme exemple, véritable apothéose de sons et lumières qui se déroule dans un hangar. Comme si tout le film était une longue préparation à la séquence finale. Le style de l'acteur-réalisateur qui apparaît là ne le quittera plus dans ses autres films. Son oeuvre est cohérente.

Dans le film de Kitano, le héros japonais ne boit plus de Saké, il commande un Bourbon. Il consomme des boissons gazeuses et fume cigarette sur cigarette. Certes, on ressent toute l'influence du cinéma américains, ne serait-ce que la disposition des bureaux du poste de police. So what ?

Ce film réalisé par Kitano est une version japonaise des films de justiciers américains, entre Harry Callahan (Clint Eastwood dans "L'inspecteur Harry" 1971) et Leo Kessler (Charles Bronson dans "Le justicier de minuit" 1983). Il y a notamment une séquence longue dans les toilettes d'une discothèque qui est impressionnante. Kitano donne, sans trucage, des claques sur le visage d'un dealer. Le visage s'empourpre et saigne. Ceci donne froid dans le dos.

Dès le générique de début, Kitano arrive avec sa démarche saccadée au rythme de la première Gnossienne d'Erik Satie, orchestrée plus rapidement, c'est bien.

violent cop (2)

 

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