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le Monde de kikushiyo
14 décembre 2013

Top of the Lake - Jane Campion (2013)

Épisode 1 : D'emblée, les images de Jane Campion s'installent dans un décor naturel grandiose mais oppressant. Les paysages néo-zélandais sont d'une froideur magistrale.Top of the Lake Jane Campion aborde la question de la protection des enfants. Au début règne une certaine confusion, les séquences s'enchaînent les unes après les autres, à la manière d'un brainstorming. Tui, petite fille de 12 ans tente de mettre fin à ses jours. Robin Griffin (Elisabeth Moss), enquêtrice spécialisée dans les crimes sur mineurs, ne va pas tarder à découvrir que l'enfant est enceinte. Et puis, il y a un père et ses deux fils qui semblent régner sur la région. Ils font ce qu'ils veulent dans une impunité la plus totale. La police ferme les yeux. Et puis, il y a encore un campement à "Paradise", superbe terrain au bord d'un lac, en plein milieu des montagnes. C'est une communauté de femmes qui y vit. Elles se sont installées dans des conteneurs métalliques. Ces femmes ont toutes une plaie qui s'est ouverte dans leur vie, plaie qu'elles viennent soigner auprès d'une gourou, GJ (Holly Hunter).

Le canevas va se tisser peu à peu. Le spectateur retrouve du sens à cet imbroglio de départ. L'enfant rentre chez elle, mais semble garder une certaine rancoeur à l'égard des adultes de son entourage, voire de la colère. Et Tui va fuir encore en emportant son cheval, son chien et le fusil de son père. Dans un premier temps elle sera accueillie à "Paradise" auprès des femmes.

Les quelques notes lancinantes d'une guitare électrique permettent à la musique de Mark Bradshaw de distiller à l'action dramatique un climat pesant. Cette saveur surnaturelle entretient le suspens qui est le ciment de ce feuilleton. Le jeune compositeur Mark Bradshaw avait déjà travaillé avec Jane Campion sur son film "Bright Star".

Dès le premier épisode, Campion instille à "Top of the Lake" une saveur nostalgique qui donne à l'histoire un rythme souvent très lent. Bien entendu, les codes de la série TV y sont réunis et il y a beaucoup de rebondissements. On est happé par le mystère de cette petite ville qui fonctionne en autarcie et dont l'enquêtrice Griffin qui, bien qu'originaire de la ville de Southern Lake, revient pour affronter les fantômes de son passé. Elle va déranger un fonctionnement établi avec ses usages et ses coutumes.

Top of the Lake (2)

Épisode 2 : Autre réalisateur, autre qualité. Cet épisode est réalisé par Garth Davis. Maintenant que l'histoire est plantée, on retrouve dans ce second épisode beaucoup de grosses ficelles pas très ragoûtantes : une femme n'a pas plus de sept minutes pour faire l'amour. Les policiers lourdingues et misogynes très présents dans le corps de la maréchaussée. A la longue, ça fini par lasser un peu. Comparé au premier, cet épisode est faiblard.

Cette fois-ci, la petite Tui a disparue. Elle a quitté "Paradise" au petit matin. Le chien et le cheval vont être retrouvés, mais pas de petite fille. La police se lance à sa recherche. Des hélicoptères sont mobilisés. Il semblerait que la population de Southern Lake se mobilise dans les recherches.

Il y a vraiment trop d'invraissemblances, comme celle où Matt Mitcham, le baron local, abat à bout portant un chien à la carabine devant l'enquêtrice Griffin, sans que celle-ci ne réagisse, ni ne s'en étonne.

Épisode 3 : Je ne comprends pas bien pourquoi cette séquence du couple assez âgé dont les corps se touchent, se découvrent et l'amour est sous ecstasy. Pourquoi cette séquence psychédélique ? Cet épisode est toujours réalisé par Garth Davis.

Épisode 4 : Jane Campion est vraiment la Grande Architecte de la série. Elle reprend la réalisation de l'épisode et tout redevient limpide. Les fils de l'intrigue se retissent à nouveau. Alors qu'on cherche une enfant disparue, une question me taraude tout le long du drame qui se joue : "la véritable victime de cette petite ville Southern Lake, ne serait-ce pas finalement l'enquêtrice Robin Griffin ? Ne va t'elle pas perdre pied ?".

Épisode 5 et Épisode 6.

Effectivement, "Top of the Lake" a de grandes possibilités et des idées originales, mais trop souvent survolées et pas suffisamment traitées dans le fond, c'est déroutant. On se retrouve confronté à une série T.V. de qualité moyenne tournée dans un décor magnifique. J'ai conscience que cette série ne laisse pas indifférent, car déjà autour de moi, soit on l'adore, soit, comme moi, on reste plutôt tiède, mais il y a trop d'énormités qui passent, comme cela, au détour d'une séquence. Pour moi, c'est rédhibitoire. Dommage.

(exemple d'énormité : Tui, mineure de 12 ans est enceinte. Après plusieurs mois de grossesse, elle n'est pas à terme mais elle a déjà des pertes sanguines. Au-delà du fait que personne ne semble s'en inquiéter, l'enfant poursuit son errance sans aucun soin et tout semble très bien se dérouler pour  elle. Quelle est donc la plus-value que nous, spectateurs, soyons témoins des pertes de sang de Tui, si ensuite, le scénario n'en fait plus rien ?)

"Top of the Lake"

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