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le Monde de kikushiyo
30 mai 2015

La Maison au Toit Rouge - de Yamada Yôji (2014)

Sortie en salle en France le 1 avril 2015 (2h16) - à partir du roman de Kyoko Nakajima - Festival de Berlin 2014, Prix d’interprétation féminine - Festival Kinotayo 2014, Soleil d’or du meilleur film.

la maison au toit rouge

Taki est une vieille femme solitaire qui va mourir seule. Après son décès, lorsque sa famille arrive pour vider et ranger sa maison, de nombreux souvenirs vont ressurgir du passé, particulièrement quand Takeshi, le petit neveu, va retrouver les différentes parties d'un livre que Taki écrivait sur sa vie. Le film est ensuite structuré en flash-back sur trois temps (la jeunesse de Taki, Taki vieille femme, après la mort de Taki). On découvrira les pérégrinations d'une très jeune femme originaire de la Préfecture de Yamagota qui part, dans les années 1930, à Tokyô pour devenir une bonne.

Travaillant un an chez un écrivain, elle se met ensuite au service du directeur d'une usine de jouets, qui vit avec sa femme Tokiko et son fils de 5 ans, Kyôichi. Cette nouvelle famille est propriétaire de "La Maison au Toit Rouge". Au cours des fêtes du nouvel an, Tokiko fait la connaissance d'Itakura, le designer de l'entreprise de son mari. Elle apprécie son raffinement et son sens artistique. Leur amour est inévitable, même si, dans un premier temps, il reste platonique. Leur relation va se dérouler sous le regard inquiet de Taki, la jeune bonne.

Yamada Yôji débute en 1954 avec les studios de la Shochiku, il y croise le chemin de Yasujirō Ozu. Yamada apprendra beaucoup du maître Ozu, à un tel point d'ailleurs que son influence traversera l'ensemble de son oeuvre. Le film "La Maison au Toit Rouge" est entièrement tourné en studio. Les séquences de profondeurs de champs en intérieur s'inspirent du style d'Ozu. Sa fascination pour Ozu, il l'affirme en 2013 en réalisant le remake de "Voyage à Tokyô". D'ailleurs, ma principale critique de Yamada Yôji, c'est qu'à chacun de ses films il rend, certes, une bonne copie, mais que jamais il n'affirme un style bien à lui, qui lui soit propre. Dans telle scène on se dit, tiens là c'est du Ozu. Telle autre séquence d'amour mélodramatique renvoie au cinéma de Douglas Sirk. C'est pour cette raison, me semble-t'il, que Yamada n'a pas vraiment rencontré de public en France, il  n'affirme pas un style singulier.

Toutefois, la principale caractéristique de Yamada Yôji repose sur son immersion dans le peuple pour y faire surgir des histoires de personnages atypiques issus de la classe ouvrière. A la fin des années 1960, sa fameuse série "Otoko wa tsyraiyo" [C'est dur d'être un homme], qui met en scène les aventures de Tora-san, ce vendeur ambulant à la petite semaine qui parcourt tout le Japon (entre 1969 et 1995) pour revenir chez lui à la fin de chaque films (48 en tout) à la gare de Shibamata, dans l'arrondissement de Katsushita dans la banlieue de Tokyô. En plein déclin des grands studios japonais pendant les années 60's, le succès de la série de Yamada permet que la Shochiku maintienne la tête hors de l'eau. "Otoko wa tsyraiyo" reste le point culminant de son oeuvre. Pendant que les années 60's confirmaient Nagisa Oshima comme le chef de fil du cinéma indépendant nippon, Yamada Yôji s'adressait à la classe populaire. Ce qui fait de lui un réalisateur "Populiste".

En règle général, le cinéma de Yamada s'appuie sur un Japon quasi irréel. Un Japon fantasmé et stylisé. En l'occurence, "La Maison au Toit Rouge" est un film esthétisant, un peu trop propret à mon goût et sans aspérité. Les quelques références historiques sont douteuses, à une époque (les années 30's) où le peuple japonais, derrière son empereur, était très belliciste.

LA MAISON AU TOIT ROUGE - Bande-annonce

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