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le Monde de kikushiyo
8 juin 2014

L'ami de mon amie - d'Eric Rohmer (1987)

Histoire : En 1987, Blanche est une jeune femme qui vit seule dans son grand appartement de la ville nouvelle de Cercy-Saint-Christophe.l'ami de mon amie

Elle est fonctionnaire dans un service culturel. En dehors de son travail, elle pratique la natation et la planche à voile à la base de loisirs, sur les étangs de Neuville. Un jour, elle rencontre Léa qui semble vivre la fin de sa relation avec Fabien. Il est pourtant très agréable mais Léa veut vivre d'autres relations avec des hommes plus mûrs. Blanche elle, n'a d'yeux que pour le beau Alexandre. Celui-ci vit une histoire houleuse avec Adrienne. "Aucune fille ne lui résiste" dit Léa. Malgré son réel attachement pour Léa, Fabien sent qu'elle lui échappe. Un jour qu'il se retrouve seul avec Blanche, il déclare l'aimer. Des non-dits, des mensonges et un climat de jalousie viennent perturber les histoires de ces jeunes gens, celles qui commencent et les autres qui s'achèvent.

Commentaire : "L'ami de mon amie" s'inscrit dans la série de Rohmer "Comédies et proverbes". D'emblée, j'ai pensé que ce film était une sombre plaisanterie cinématographique. Un film de l'à peu près, où rien n'est de qualité, ni l'histoire, ni le jeu de ces acteurs de seconde zone qui bredouillent leur texte. J'ai rarement vu des comédiens aussi mal à l'aise dans leurs corps. Chaque mouvement parait être insurmontable et maladroit. Parfois même, j'étais gêné par le supplice que devait imposer Rohmer à ces jeunes gens. Pourtant, le réalisateur dit laisser une liberté totale à ses acteurs. Dans ce cas, on imagine alors leur difficulté d'improviser. Les enlacements pourraient être comiques s'ils ne viraient pas le plus souvent à des étreintes pathétiques. Enfin, la diction n'est pas fluide mais le plus souvent trébuchante et parfois même difficile à saisir.

Certes, nous sommes en 1987, mais les tenues vestimentaires des comédiennes sont catastrophiques. Vraiment, je ne peux pas conseiller ce film, si ce n'est pour sa valeur ethnographique de voir la ville nouvelle de Cercy-Pontoise qui semblait, à l'époque, tellement aseptisée, avec sa petite base de loisirs rutilante, ses petits commerces, ses badauds souriant qui se croisent à l'entrée de la gare RER, véritable Disney World à la française. Visiblement, la petite bourgeoisie n'avait pas délaissée cette banlieue nord. Aujourd'hui la ville est devenue une banlieue banale, terne et préoccupante à certains égards.

Reconnaissons tout de même l'intérêt architectural, véritable plaisir des yeux. Blanche vit dans un logement d'un modernisme évident, Place des Colonnes, créé par l'espagnol Ricardo Bofill (1987). Cette place est majestueuse et les colonnes doriques en sont une curiosité. Aussi, l'horloge de 10 mètres de diamètre de la gare de Saint-Christophe est, à elle seule, un plaisir des yeux vers lequel nous guide Rohmer, conscient de l'influence que peuvent avoir ces lieux atypiques sur les personnages. Ces monuments urbains sont utilisés dans bon nombre des films de Rohmer et contribuent au climat de froideur qui s'immisce dans l'histoire et participe à l'isolement des héroïnes. Froideur, isolement, perfection de l'architecture. En fait, tout le contraire des relations entre les hommes et les femmes qui vivent dans cet environnement.

l'ami de mon amie(2)

[Nota : En terme de comparaison, on peut dire qu'il n'y a aucun point commun entre Eric Rohmer et Russ Meyer ("Vixen" 1968 ; "Faster pussy cat! kill! kill!" 1965)].

 

 

 

 

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